Economie

L'industrie pharmaceutique en France - Emploi et localisation

20.02.24

Evolution des effectifs salariés dans l'industrie pharmaceutique

L’emploi connaît une forte croissance en 2022
L’industrie du médicament est un secteur industriel très dynamique en termes d’emploi en France.
Ainsi, avec 106 038 salariés, l’emploi dans l’industrie pharmaceutique poursuit sa croissance en 2022.
La dynamique d’emploi du secteur s’inscrit dans une tendance assez stable depuis 2014. Après un fort recul constaté dans les années qui ont suivi la crise financière de 2008 (2008-2013), l’emploi a connu une progression majeure de 2,2 % entre 2021 et 2022.

 


Les résultats de l’accord de branche signé en juillet 2021 sur l’emploi et l’insertion des jeunes dans la branche sont déjà tangibles.
L’objectif initial de former 8 000 alternants par an d’ici 2025 a été dépassé avec succès, avec plus de 9 600 jeunes formés au sein de nos entreprises dès 2022. Ce succès rapide a été rendu possible notamment grâce aux aides gouvernementales qui ont soutenu cette initiative. La progression de l’alternance en tant que voie d’intégration pour les jeunes se poursuit, avec une augmentation de 7 % en 2022. Depuis l’adoption de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel en 2018, la branche a recruté 66 % d’alternants supplémentaires.
 

L’emploi dans la branche  professionnelle de l’industrie pharmaceutique

Le périmètre de la branche professionnelle est plus large que le périmètre sectoriel stricto sensu puisqu’elle comporte tous les établissements appliquant la convention collective de l’industrie pharmaceutique et identifiée par le code IDCC 0176. Ainsi, elle compte également des unités (filiales, établissements secondaires…) dont l’activité principale relève de la répartition pharmaceutique, de la R&D spécialisée, des sièges sociaux des fabricants ou d’autres spécialités en lien avec l’activité des laboratoires.
Les données fournies par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) sur les dernières années disponibles estiment les effectifs de la branche professionnelle à 134 600 salariés au 31 décembre 2022.

Panorama des entrées et sorties d’emploi

Une dynamique de recrutement qui se poursuit en 2022
Les entreprises du médicament ont embauché 15 949 personnes en 2022, dont près de 40 % en contrat à durée indéterminée (CDI), soit un niveau proche de celui observé en 2019 (environ 5 100 entrées).
Les entrées Panorama des entrées et sorties d’emploi en CDD — environ 3 086 — continuent leur dynamique de progression.
Une majorité de recrutements en production en 2022
Selon les repères sur l’emploi du Leem, 29 % des recrutements en 2022 ont été faits sur des métiers de production, puis viennent la famille promotion et commercialisation (24 %), les fonctions support (21 %), et enfin la R&D (12 %).

 

 

Une hausse des sorties d’emploi
En 2022, 13 plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) ont été annoncés en France, impactant environ 2 000 postes.
Le secteur du médicament connaîtra plus de 2 300 départs à la retraite d’ici à 2025 (2,14 % des effectifs), auxquels s’ajouteraient près de 11 000 départs (11 %) liés au turnover naturel.
La question du renouvellement des effectifs reste un enjeu du secteur, tout comme la gestion de l’allongement des carrières des salariés.
En 2022, 5 400 salariés en CDI ont quitté leur entreprise. La démission s’est révélée être la situation la plus fréquente puisqu’elle concerne 37 % des départs, soit 1 980 personnes, contre 1 510 démissionnaires en 2021. Les licenciements constituent également une part significative des départs, avec 1 350 salariés concernés (25 %).
Ces sorties d’emploi sont à relativiser au regard des recrutements : on dénombre 2 050 salariés supplémentaires en CDD ou en CDI en 2022.
Des emplois de plus en plus qualifiés et des compétences rares
La complexité croissante des disciplines scientifiques, le développement de nouveaux champs de recherche (biologie moléculaire, génomique, protéomique...), le renforcement des exigences de qualité et de la réglementation, les évolutions technologiques, la mondialisation de l’activité et l’intensification de la concurrence conduisent à une élévation globale du niveau de qualification des hommes et des femmes employés dans l’industrie du médicament en France et à un besoin de nouvelles compétences.
Se développe, par exemple, un besoin croissant autour des métiers de la qualité, du réglementaire, de la pharmacovigilance, de l’information médicale, de la maintenance et de la donnée en santé.
Le niveau de qualification dans les entreprises du médicament est élevé : plus de 58 % des salariés appartiennent à un niveau supérieur ou égal au groupe 6 de la classification de la convention collective (équivalent cadre), qui admet 11 groupes d’emplois.
 

L’industrie pharmaceutique, une implantation géographique variée

En 2022, six bassins d’emploi représentent approximativement 80 % de l’emploi dans le médicament en France : 30 % des salariés de la branche sont localisés en Île-de-France ; 17 % en Auvergne-Rhône-Alpes ; 10 % en Normandie ; 8 % en région Centre-Val de Loire ; 7 % dans le Grand Est et 7 % dans les Hauts-de- France.

 

 

Une évolution de l’emploi différenciée selon les activités

En 2022, la famille de métiers information médicale et réglementaire connaît à nouveau une forte progression (+7,7 %). On constate également une croissance des effectifs en R&D (+ 3,5 %) alors qu’ils avaient connu une légère diminution en 2021. Les fonctions de production, support et de promotion et commercialisation croissent peu avec respectivement, + 1,7 %, + 1,6 % et + 1,4 %.
Certaines de ces variations s’expliquent par le transfert progressif des activités de recherche vers les biotechnologies, au détriment des médicaments chimiques.

Atouts pour l’innovation et l’économie : des effectifs de R&D et de production importants

Cette famille de métiers concentre la majorité des emplois sur le territoire français, alors même que toutes les entreprises ne produisent pas en France.
La proportion des emplois liés aux activités de production grimpe à plus d’un emploi sur trois (37 %),
et encore davantage (46 %) si l’on inclut ceux de la famille Qualité Environnement Hygiène et Sécurité, très proches de la production.
La promotion et la commercialisation, les fonctions support et la R&D sont les trois autres familles de métiers qui représentent une part importante des emplois du secteur.
Pour autant, l’emploi en recherche et développement est un point de vigilance, et la tendance au développement de partenariats externes de recherche et de transfert d’activités de R&D vers des pays plus attractifs — notamment en termes de maillage entre public et privé, et d’accès au marché — s’accentue.

 

 


La production de médicaments créatrice d’emplois qualifiés

La France est historiquement un grand producteur de médicaments, secteur qui constitue une richesse dans l’économie nationale et régionale. En 2022, 35 398 personnes occupent un emploi en production, ce qui représente 37 % des effectifs. La production demeure la famille de métiers la plus importante.

Un secteur professionnel fortement féminisé

Avec un taux de féminisation des emplois de 56,4 % en 2022, l’industrie pharmaceutique fait partie des rares secteurs industriels dans lesquels la proportion de personnels féminins est majoritaire.
Le taux de féminisation des emplois s’établit à un niveau élevé quelle que soit la taille de l’entreprise. Le ratio atteint néanmoins sa valeur maximale (62,3 %) dans les entreprises de moins de 200 salariés.
 

Le vieillissement de la population salariée du secteur semble enfin s'enrayer

Pour la première fois depuis les années 2000, l’âge moyen des salariés est en légère baisse, passant à 44,7 ans en moyenne en 2022, contre 44,8 ans en 2021. Ces résultats témoignent de l’efficacité des mesures prises pour favoriser l’emploi des jeunes et revitaliser la composition démographique des salariés de l’industrie pharmaceutique.
L’âge médian se maintient à 46 ans.

Une amélioration de l’emploi des seniors

Les salariés de plus de 50 ans représentent 37 % des effectifs (35,1 % en 2019, 33,5 % en 2018 ; 31,7 % en 2017 ; 30,5 % en 2016), répartis de la manière suivante :
• de 50 à 54 ans : 18 % de l’effectif branche ;
• 55 et plus : 19 % de l’effectif branche.
Le secteur contribue à l’emploi des seniors, avec 1 500 recrutements de seniors de 50 ans et plus en 2022 (un point de plus qu’en 2021). Cela représente 6 % des embauches en CDI et CDD réalisées par les entreprises du secteur.

Les entreprises du médicament s’engagent pour renforcer l’emploi des jeunes

Avec la signature d’un accord de branche en faveur de l’insertion et l’emploi des jeunes le 1er juillet 2021, les entreprises du médicament ont marqué leur engagement en faveur du recrutement de jeunes de moins de 30 ans.
L’alternance est un formidable levier pour l’accès à l’emploi et l’insertion durable des jeunes. C’est aussi l’occasion pour nos entreprises de développer le tutorat, d’accentuer la transmission des compétences, en donnant tout son sens à la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, et d’apporter une réponse à certaines difficultés de recrutement constatées ces derniers mois.
Les entreprises du médicament accordent donc une place importante aux jeunes : en 2022, les moins de 26 ans représentent 15 % des recrutements en CDI et CDD, et 3 % de la masse salariale.
Par ailleurs, le nombre d’alternants a continué sa forte progression dans nos entreprises : 9 603 alternants ont été formés par une entreprise de l’industrie pharmaceutique en 2022, soit une progression de 7 % par rapport à 2021, année déjà exceptionnelle pour la formation de jeunes via l’alternance.
Pour les jeunes, l’alternance devient la voie d’accès privilégiée vers un emploi durable dans les entreprises du médicament avec une croissance totale de 66 % des alternants formés chaque année par rapport à 2018, année de l’adoption de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, qui a réformé en profondeur cette voie de formation.

Une volonté de faciliter l’emploi des personnes en situation de handicap via une structure paritaire

En 2022, 250 entreprises sont mobilisées et engagées pour l’emploi des personnes en situation de handicap. Le taux d’emploi des travailleurs handicapés est en progression constante et a triplé en onze ans : de 1,35 % en 2009, il atteint pour la première fois 4,01 % des effectifs de la branche en 2021.
Depuis 2010, 2 611 contrats de travail ont été signés, soit 218 contrats par an en moyenne.

Estimation des emplois indirects

Les effets indirects de la filière pharmaceutique sont calculés à partir des effets d’entraînement sur les autres secteurs d’activité.
Ceux-ci sont causés par les consommations intermédiaires nécessaires à la production de l’industrie pharmaceutique, qui représentent une production induite pour ces secteurs associés.
Les emplois indirects correspondent donc à la main-d’œuvre mobilisée pour produire les consommations intermédiaires entrant dans les processus de production des médicaments.
On estime qu’un emploi dans l’industrie pharmaceutique génère deux emplois supplémentaires dans l’économie. En incluant les emplois de la filière officinale, ce chiffre s’élève à trois emplois supplémentaires dans l’économie.

Des signaux d’alerte persistent, même si les annonces des pouvoirs publics donnent des raisons d’être optimiste pour l’avenir

La crise sanitaire a permis de replacer l’industrie pharmaceutique parmi les secteurs stratégiques, ce qui donne des raisons d’être optimiste pour l’avenir.
Plusieurs phénomènes, récemment constatés, pesaient ces dernières années sur l’évolution de l’emploi en France, notamment :
• une tendance à l’externalisation d’activités vers la prestation (CRO’s, façonniers) en France, mais aussi à l’étranger ;
• un manque de lisibilité des contraintes réglementaires et juridiques, ce qui ralentit la France dans la compétition avec les autres pays.
Néanmoins, la récente crise sanitaire a permis une prise de conscience du caractère stratégique de la préservation de l’emploi des entreprises du médicament sur le territoire français, et les mesures prises pourraient offrir un nouvel élan, comme par exemple :
• l’annonce, le 29 juin 2021, par le président Emmanuel Macron du 9e Conseil stratégique des industries de santé (CSIS), qui devrait permettre des avancées majeures pour attirer les investissements et accélérer l’innovation ;
• le déploiement du plan 1 jeune 1 solution, qui a permis un soutien vigoureux au développement de l’alternance, et qui a certainement contribué à soutenir l’embauche des jeunes dans les entreprises de la branche ;
• l’objectif de 20 biomédicaments produits en France prévu par le plan France 2030, qui témoigne du soutien important des pouvoirs publics au développement de la filière des biotechnologies dans l’Hexagone.

 

L’essentiel

106 038

Effectif employé directement par les entreprises du médicament en France en 2022.

15 949

Nombre de recrutements des entreprises du médicaments en 2022.

15 %

Part des recrutements réservée aux moins de 26 ans en 2022.

56,4 %

Taux de féminisation des emplois en 2022.
L’industrie pharmaceutique fait partie des rares secteurs industriels dans lesquels la proportion de personnels féminins est majoritaire.