Le Sidaction 2018 débute aujourd’hui
Le syndrome d’immunodéficience acquise, ou sida, est dû à l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) qui détruit les défenses immunitaires.
Cette infection ne peut être éradiquée, mais elle peut être contrôlée efficacement par trithérapie.
Différentes approches préventives et curatives permettent de réduire les risques de transmission pour tenter d’enrayer l’épidémie, en attendant un traitement qui permettra enfin de guérir définitivement.
Aujourd’hui :
Les traitements contre le VIH/SIDA :
159 médicaments sont aujourd’hui en développement (chiffres EFPIA englobant toutes les phases de développement du médicament du préclinique à l’AMM) pour lutter contre le VIH/SIDA, dont 52 médicaments ou vaccins en phase d’essais cliniques (32 antirétroviraux, 16 vaccins et 4 thérapies cellulaires).
Les enjeux :
• Le dépistage
Sur les 37 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, 17 millions ne connaissent pas leur séropositivité.
L’accent doit être mis sur de nouveaux outils de dépistage dont l’autotest, qui devient un outil légitime et nécessaire. Si, avec 5,4 millions de tests de dépistage réalisés en 2015, la France est l’un des pays où l’on dépiste le plus, près de 30 000 personnes ne connaissent pourtant pas leur séropositivité (l’épidémie cachée).
Le dépistage fait de façon non ciblée au sein de la population générale doit être maintenu, en ciblant de manière plus affirmée les populations les plus exposées, qui sont connues. C’est le cœur du débat.
• Vivre longtemps avec le virus du VIH/SIDA
Les patients sous traitements antirétroviraux vivant désormais plus longtemps, le vieillissement, les inflammations ainsi que les comorbidités d’ordre cardiovasculaire, rénal, osseux et cognitif doivent être mieux appréhendés.
Demain
• L’enjeu de la recherche de traitements contre le Sida :
Un des enjeux essentiels lié au fait que certaines personnes vivant avec le VIH soient sous traitement pendant des décennies, sera le développement de médicaments ayant peu d'effets secondaires et développant peu de comorbidités liées au métabolisme.
• Au niveau thérapeutique, les deux grandes directions sont la « cure fonctionnelle » (HIV Cure) et les traitements à longue durée d’action.
La question est de savoir si l’on parviendra à éradiquer ce virus localisé dans les cellules réservoirs, avec les recherches en cours sur la cure fonctionnelle. Les médicaments impliqués ne sont pas des antirétroviraux, mais des molécules utilisées en oncologie.
La deuxième grande approche thérapeutique est celle des antirétroviraux, à longue durée d’action. Au lieu de les prendre tous les jours, l’idée serait d’avoir des médicaments à diffusion de très longue durée. On en parle depuis 2015 et les premières molécules pour une administration par patch ou par injection une fois par mois devraient être disponibles fin 2017.
• Où en est la recherche d’un vaccin contre le Sida ?
La recherche est dans une phase sans données cliniques récentes sur les essais vaccinaux, mais avec beaucoup de données fondamentales en particulier sur le rôle d’anticorps neutralisants ou protecteurs.
Pour en savoir plus :
Le VIH est un rétrovirus qui colonise des cellules immunitaires présentant à leur surface le marqueur CD4. Dès son entrée chez un individu, il s’accumule dans ces cellules et forme en quelques jours, voire quelques heures, des réservoirs de virus dormants. Ces réservoirs persistent à vie.
Le virus entraine la diminution du nombre de lymphocytes T CD4 nécessaires au bon fonctionnement du système immunitaire. Il en résulte une sensibilité accrue aux infections et à certains cancers, principalement ceux dus à des virus. La sévérité de la maladie s’évalue entre-autre par la quantité de cellules CD4 restantes dans l’organisme.
Le stade le plus avancé de l’infection à VIH est le syndrome d’immunodéficience acquise (Sida) qui peut apparaître au bout de 10 ans environ, bien que ce délai varie fortement selon les personnes.
Le VIH peut se transmettre par le contact étroit et non protégé avec certains liquides biologiques d’un sujet infecté : le sang, le lait maternel, le sperme et les sécrétions vaginales.
Le risque de transmission à un tiers existe dès le stade précoce de l’infection et persiste toute la vie du porteur du virus.