Intervention de Philippe Lamoureux, Directeur général du Leem
(sous réserve du prononcé)
Bonsoir à tous,
Je suis très heureux de participer avec vous à cette soirée anniversaire des 30 ans du Gimra. A cette occasion, permettez-moi de vous adresser, [cher Olivier Naudan, Cher Henri Chibret] ainsi qu’à tous les membres adhérents au Gimra, mes félicitations pour la longévité du Groupement des industries de santé et du médicament en région Auvergne.
Je mesure le chemin parcouru depuis la création du Gimra en 1988, autour d’une poignée d’entreprises implantées dans la région, et constate aujourd’hui la place incontournable qu’il occupe en Auvergne, fort de ses 36 membres, 3 600 collaborateurs, qui génèrent un chiffre d’affaires d’1 milliard d’euros.
Cette soirée nous permet également de reconnaitre collectivement l’empreinte régionale des entreprises du médicament en France, et mettre à l’honneur cette richesse économique et sociale de la France qui provient essentiellement des entreprises produisant dans nos régions. L’industrie pharmaceutique française a besoin des groupements locaux, précieux relais dans les territoires, qui offrent aux entreprises qui souhaitent s’installer dans la région un soutien et un accompagnement dans leur développement.
De ce point de vue-là, le Gimra est au cœur de l’écosystème de santé en Auvergne :
Par son engagement quotidien au côté de ses entreprises adhérentes, il est une structure précieuse pour les entreprises qui gravitent au sein de ce territoire : Il entretient un réseau performant d’acteurs de santé, il promeut, organise, valorise et défend la profession auprès des acteurs locaux.
Comme le Leem au niveau national, le Gimra est la structure d’accueil, la maison de toutes les entreprises, quel que soit leur taille, leur niveau de maturité, leur profil. Le Gimra s’adresse à toutes les entreprises qui ont besoin d’être accompagnées dans leur croissance et le développement de leur activité. Pour certaines entreprises en phase de développement, vous êtes un véritable incubateur par vos missions de conseil et d’accompagnement. Ces entreprises, elles ont un triple intérêt à rejoindre cette aventure.
D’abord celui de profiter des meilleures conditions (conseil, mutualisation des savoirs, construction de partenariats) pour créer de la richesse au niveau régional, en misant sur un territoire et en développant les compétences des collaborateurs qui y sont embauchés.
Ensuite celui de bénéficier d’un véritable réseau d’entreprises de proximité, qui réunit une palette de compétences et de savoir-faire : entreprises du médicament humain ou animal, du dispositif médical, petites ou grandes entreprises, matures ou en construction, flexibles ou au contraire plus solides. Ce sont les composantes, finalement, d’un véritable pôle de compétitivité.
Enfin, celui de bénéficier des avantages qu’offre le Gimra, et je pense en particulier à la mutualisation des actions de formation et de communication ou à la multiplication des initiatives territoriales lancées par le Gimra pour créer des synergies entre ses membres et renforcer leurs liens.
Et les résultats sont là : la filière pharmaceutique en Auvergne représente 40 entreprises, réparties sur 59 établissements, 24 sites de production de médicaments, 6 centres de R&D, 1 milliard d’€ de chiffre d'affaires, 3 400 emplois (16 550 en région Auvergne-Rhône-Alpes). L’Auvergne, c’est aussi 200 millions d’€ investis en R&D par an : le dynamisme de l’Auvergne n’est pas un sujet.
Pour le Leem, il est crucial de pouvoir compter sur des groupements territoriaux comme le Gimra, qui sont au fait des réalités opérationnelles des entreprises et dispose donc d’une vision précise de la situation industrielle sur leur territoire.
Le caractère partenarial que le Leem entretient avec le Gimra est la garantie, pour l’organisation professionnelle que je dirige, d’être toujours connectée aux réalités de terrain ainsi qu’aux enjeux réels auxquels sont confrontées les entreprises du médicament en France.
Ce lien très fort qui existe entre nos deux structures est une véritable « ligne directe » entre le niveau territorial et national. Il permet à l’acteur national qu’est le Leem d’avoir une vision claire du paysage industriel dans nos régions. Il constitue un atout précieux pour nous faire remonter des informations de terrain qui nous sont indispensables pour construire notre discours de persuasion auprès des décideurs publics : C’est par le dynamisme de nos régions que la France retrouvera sa place parmi les grandes nations européennes en matière de santé.
Le potentiel industriel qui se trouve dans les mains des entreprises pharmaceutiques installées en Auvergne et représentées par le Gimra est donc considérable. C’est un gisement de pépites industrielles, un levier stratégique pour notre industrie au niveau national.
C’est là tout le sens de mon message : le Leem ne pourrait mener à bien sa mission d’influence [que nous sommes une industrie stratégique pour la France] auprès des autorités publiques et du gouvernement sans l’appui qu’il dispose au niveau régional, à travers des structures comme celle du Gimra :
• Lorsqu’on parle des industries de santé comme un outil de rayonnement international de la France : c’est de vous que l’on parle.
• Lorsqu’on compare les industries de santé à un outil d’aménagement du territoire : c’est de vous que l’on parle.
• Lorsqu’on affirme que les entreprises de santé sont des leviers de croissance pour l’ensemble de l’économie française : c’est aussi de vous que l’on parle.
• Lorsqu’on se félicite de concentrer au sein de nos entreprises autant de compétences et de savoir-faire en recherche et développement d’innovations thérapeutiques : c’est de vous que l’on parle.
• Lorsqu’on parle d’une industrie d’excellence, d’une industrie du savoir, de la connaissance : oui, c’est encore de vous que l’on parle.
A l’aube du Conseil stratégique des Industries de Santé qui va se tenir dans quelques jours et où il sera question de l’attractivité de la France en matière de santé, ce lien qui existe entre le national et le régional doit - d’autant plus - être préservé, nourri, et entretenu.
Ce Csis, dont vous entendez beaucoup parler, doit nous permettre de trouver, collectivement, sous l’égide des plus hautes instances de l’Etat, les outils pour soutenir l’attractivité et la compétitivité française en santé. Une partie de la solution viendra de la capacité des territoires à faire valoir leur dynamisme, pour renforcer là encore notre attractivité.
Nos réflexions dans le cadre du CSIS doivent rebattre les cartes du paysage pharmaceutique en France. Elles auront un impact sur les thématiques d’attractivité industrielle du territoire, d’emploi, d’innovation ou d’organisation de l’offre de soins en région, mais aussi sur la performance administrative et la simplification des procédures, l’accès des patients à l’innovation, la recherche clinique, la transformation des métiers… sans oublier la régulation et la réforme de l’évaluation des médicaments…
Ce rendez-vous, vous voyez, est un rendez-vous à ne pas manquer. Nous avons les moyens de faire bouger les lignes, en capitalisant sur le fait que la France possède toutes les compétences requises pour relever ce défi :
-- Une qualité de recherche et développement mondialement reconnue qui s’appuie sur des sites de production modernes, polyvalents et performants.
-- Un maillage territorial exceptionnel où interagissent, au sein de pôles de compétitivité, des start-ups de biotechnologies et des grandes entreprises pharmaceutiques.
C’est par et grâce à vous, dans nos territoires, que l’écart de compétitivité de la France vis-à-vis de nos voisins européens pourra se réduire. Cela passera par la politique industrielle et sociale que le Leem insuffle sur le secteur, mais également par des initiatives locales, à l’instar des expérimentations dans le cadre de l’article 51 de la LFSS 2018, point sur lequel je suis convaincu que le Gimra aura un rôle prépondérant à jouer.
Conclusion :
Vous l’aurez compris : les chantiers qui s’ouvrent devant nous, acteurs de la santé d’aujourd’hui et de demain, sont considérables.
Le succès de cette entreprise ambitieuse dépendra aussi et surtout de notre capacité, au niveau national pour le Leem et au niveau régional pour le Gimra à entretenir quotidiennement un réseau d’entreprises de santé dans un esprit d’unité et d’union de leurs membres, composantes majeures au maintien d’une organisation professionnelle forte, efficace et légitime.
Je ne saurais conclure cette allocution sans avoir une pensée pour Jacques Fournet, qui a été Vice-Président du Leem et acteur émérite du développement du Gimra. Une expansion qu’il a chèrement souhaitée, et pour laquelle il a beaucoup œuvré. Je suis certain qu’il aurait été fier de nous voir réunis ici ce soir.
Je vous adresse donc mes meilleurs vœux pour les 30 années à venir, certain que de belles choses attendent encore les entreprises d’Auvergne et de France.
Je vous remercie.