Carton rouge à Fabien Roussel pour ses propos sur France Inter
« Ces gars devraient être au tribunal pour crime contre l’humanité ».
Est-ce un appel à la haine qui vise directement les dirigeants des entreprises du médicament ?
En tout cas, comparer notre secteur industriel à des criminels de guerre relève de la calomnie… voire de l’irresponsabilité puisque ces entreprises honnies ont – rappelons-le – fourni les produits de sédation pendant la crise, développé et fabriqué les vaccins, apporté des traitements de plus en plus efficaces.
Une allégation dangereuse qui repose sur des arguments plus idéologiques que factuels, et pour lesquels quelques vérifications supplémentaires n’auraient pas été superflues.
« Les ‘big pharma’ font un blocage pour transférer les technologies ».
Les entreprises du médicament ont déjà conclu plus de 300 partenariats de fabrication dans le monde et elles continuent à en mettre en place dès que cela est possible. Pour assurer la qualité des vaccins produits, une expertise spécifique, une formation, des équipements de pointe et une accréditation du site sont indispensables. Le transfert de savoir-faire industriel est long et compliqué à mettre en place.
Entre janvier et août 2021, en huit mois, plus de 6 milliards de doses de vaccins contre le Covid-19 ont été produites. Les fabricants du monde entier fabriquent maintenant 1,5 milliard de doses par mois. 12 milliards auront été produites d’ici fin 2021 et, s’il n’y a pas de goulets d’étranglement majeurs, 24 milliards d’ici juin 2022, ce qui dépassera probablement la demande mondiale [1].
« Pfizer va empocher 36 milliards de dollars de bénéfices ».
Il s’agit d’un chiffre d’affaires et non pas des bénéfices, contrairement à ce qu’avance Mr Roussel.
En outre, l’industrie pharmaceutique est l’une des industries qui réinvestit le plus dans la recherche et le développement de futurs produits (15 % de son chiffre d’affaires).