Le médicament, secteur stratégique
Les Français consomment - ils trop de médicaments ?
Ils demeurent cependant les plus gros consommateurs d’antibiotiques.
● Rapportée à la population, la consommation de médicaments et autres produits pharmaceutiques a été, en moyenne, de 488 euros par habitant en 2018.
Ce chiffre recouvre une très grande diversité, puisque ce sont surtout les personnes âgées et celles atteintes de maladies graves qui consomment le plus.
● La consommation française est liée à sa structure : d’un côté, un faible recours à la chirurgie ambulatoire et aux formes modernes d’hospitalisation, relativement économiques, par rapport aux pays voisins ; de l’autre côté, un manque de sensibilisation des acteurs (patients et professionnels de santé) au coût des actes et des produits de santé (exonération du ticket modérateur et tiers payant, faiblesse des contrôles et absence de traçabilité informatique des prescriptions hospitalières).
● Toutefois, les pouvoirs publics cherchent de plus en plus à contrôler cette consommation, en faisant évoluer le comportement des acteurs de santé via des actions de maîtrise médicalisée.
● Malgré une consommation en baisse, la France demeure la première consommatrice d’antibiotiques oraux en Europe, en dépit d’une baisse de la consommation de 10 % depuis 2014.
● Des disparités importantes de consommation subsistent entre les pays selon les pathologies, notamment pour les produits du système nerveux central, que les données épidémiologiques ont du mal à justifier.
● D’autres facteurs contribuent à cette hétérogénéité, comme la disponibilité et le statut des produits, les modes de prise en charge, les canaux de distribution, les recommandations de pratique clinique, les politiques publiques ciblant certaines classes, etc.
● Les entreprises du médicament se sont associées aux politiques de maîtrise médicalisée menées par l’Assurance maladie notamment pour ce qui concerne les antibiotiques et les hypolipidémiants, avec des résultats probants :
o la France passe de la première à l’avant-dernière place pour les hypolipidémiants (– 16 %), devancée par l’Espagne et le Royaume-Uni ;
o les Français ne sont plus les plus gros consommateurs de tranquillisants en Europe.
Même si sa consommation reste supérieure à la moyenne européenne, la France, avec une baisse de 15 %, est désormais dépassée par l’Espagne ;
o en ce qui concerne la consommation des antidépresseurs (– 10 %), la France glisse de la première à la troisième place et affiche désormais une consommation inférieure à la moyenne européenne.
● Les entreprises du médicament se sont mobilisées aux côtés de leurs partenaires du Collectif bon usage du médicament, qui réunit l’ensemble des acteurs du médicament (ordres et syndicats de médecins, de pharmaciens, de kinésithérapeutes, assureurs, acteurs médico-sociaux, éditeurs de logiciels…), pour promouvoir le bon usage du médicament.
● De nombreuses actions ont été menées depuis trois ans : une campagne de sensibilisation d’envergure auprès du grand public et des professionnels de santé (affiches, inserts dans les magazines, conseils de bonnes pratiques…), programmes d’e-learning pour les pharmaciens, réunions de révision des pratiques entre médecins et pharmaciens dans les territoires et les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), évolutions des logiciels d’aide à la prescription...