Le médicament et son apport aux patients
Quels progrès dans la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde ?
● La polyarthrite rhumatoïde est une pathologie chronique invalidante. Elle commence généralement par un enraidissement douloureux de plusieurs articulations, le plus souvent en fin de nuit et le matin.
● Par la suite, la maladie évolue sous la forme de poussées, entrecoupées de rémissions plus ou moins complètes.
Toutes les articulations peuvent être touchées. Rapidement, la destruction de l’articulation est visible sur les radiographies : pincement des cartilages, destructions de l’os voisin, luxation des articulations.
● Après plusieurs années, l’évolution d’une polyarthrite rhumatoïde conduit à des déformations articulaires et des destructions tendineuses.
De plus, l’inflammation chronique étant responsable d’une augmentation du risque cardiovasculaire, et notamment de celui d’infarctus du myocarde, la maladie tend également à accroître le risque de mortalité.
● C’est une maladie auto-immune, c’est-à-dire qu’elle résulte d’un dysfonctionnement du système immunitaire qui ne reconnaît pas les propres constituants de l’organisme et va les attaquer.
C’est ce qui se passe pour la polyarthrite rhumatoïde mais aussi, par exemple, pour le lupus ou la sclérose en plaques.Ces maladies évoluent de façon chronique tout au long de la vie, avec des phases de poussées et de rémission.
● La prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde a été profondément bouleversée grâce à une meilleure connaissance de ses mécanismes, ce qui a permis la mise au point de traitements ciblés.
● Ces traitements, indiqués lorsque le traitement de première ligne, le méthotrexate, n’est plus efficace, ciblent chacun un agent précis du processus inflammatoire. Ce sont des biomédicaments immunosuppresseurs.
● Forts de ce succès dans la polyarthrite rhumatoïde, les processus de recherche et de développement ont pu être répliqués et adaptés à la prise en charge d’autres maladies chroniques comme la maladie de Horton, la maladie de Crohn, le psoriasis ou encore le lupus, et ont fait de cette maladie un modèle pour la recherche sur l’inflammation chronique.
● L’utilisation de thérapies ciblées a été déterminante pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde. Pour autant, les rémissions sont rares et les guérisons inexistantes pour le moment.
● Les recherches visant à mettre au point de nouveaux traitements se poursuivent et sont très actives grâce à l’identification de nombreuses cibles potentielles.
● Les travaux sur le microbiote, les bactéries qui colonisent l’organisme, pourraient également être à l’origine de nouveaux développements thérapeutiques.
Des anomalies du microbiote intestinal, et notamment une diminution de la diversité microbienne, semblent jouer un rôle dans la maladie.
● Il s’agit également de mieux définir les patients à traiter grâce à des études génétiques, diagnostiquer des formes précoces ou graves grâce aux progrès de l’immunologie ou de l’imagerie.
● Enfin, permettre la réparation des tissus lésés par l’inflammation fera aussi partie des enjeux et impliquera sans doute le recours à la thérapie cellulaire.
Un enjeu de taille, la polyarthrite rhumatoïde touchant à elle seule quelque 21 millions de personnes dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
● Les entreprises du médicament développent 80 médicaments dans le champ des maladies auto-immunes.(2)
● Elles s’intéressent aux travaux publiés par les équipes de recherche académiques sur le rôle des déséquilibres du microbiote dans les maladies inflammatoires.
● Elles rencontreront les start-up et les équipes académiques françaises du domaine lors de la tenue d’Hybrid, début 2021, événement consacré aux maladies inflammatoires et à l’immunologie.
- (2)PhRMA, Medicine in Development for Autoimmune Diseases, 2016.