La recherche cognitive, aux origines de tout
Historiquement, la découverte des médicaments a souvent été le fruit du hasard ou de l’observation empirique des effets de composants naturels sur les maladies.
Depuis la seconde moitié du 20e siècle et avec l’avènement de la biologie moderne, le développement des connaissances des mécanismes pathologiques a permis aux chercheurs de proposer des hypothèses de traitement des maladies à l’échelle moléculaire. La recherche cognitive est alors entrée dans une phase de mise au point rationnelle des candidats médicaments en mettant à profit les progrès de nombreuses disciplines scientifiques à la frontière de la biologie, de la chimie et de l’informatique.
La recherche cognitive moderne ou Drug Discovery a pour but de créer des prototypes de médicaments qui vont aller interagir au niveau moléculaire ou cellulaire avec une cible, c’est à dire une structure ou un composant physiologique connu pour être spécifique et à l’origine d’une pathologie.
Le développement d’une recherche amont rationnelle a été rendu possible en partie grâce aux progrès de la génétique.
En effet, il est aujourd’hui quasi-systématique d’identifier les mécanismes pathologiques à l’échelle du gène. Chaque identification du rôle d’un gène impliqué dans une pathologie amène potentiellement une ou plusieurs nouvelles cibles thérapeutiques, qui sont le plus souvent de nature protéique.
Un des principes de la recherche amont cognitive consiste à produire de grands nombres de composés d’origine chimique ou biologique qui sont systématiquement testés dans des modèles expérimentaux qui reproduisent le dysfonctionnement de la maladie à l’échelle moléculaire ou cellulaire. Cette première étape est classiquement appelée criblage ou screening.
Au cours du criblage, diverses technologies de mesure des interactions entre les composés et la cible permettent de sélectionner certains composés particuliers, ceux notamment qui sont les plus sélectifs de la cible. Ces composés sont appelés « hits ».
Par la suite est réalisée une phase essentielle d’optimisation des caractéristiques physico-chimiques des composés les plus spécifiques et sélectifs dont l’objectif est de les rendre administrables in vivo.
Les phases de criblage et d’optimisation sont itératives et fournissent les composés les plus prometteurs – les « leads » – qui seront testés ensuite au cours du développement préclinique, puis clinique pour certains.