Dossiers de presse
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Baromètre Emploi 2015 du Leem - L’emploi dans les entreprises du médicament, victime de la dégradation de l’environnement français

17.12.15
L’année 2014 a vu se confirmer la tendance à la baisse des effectifs de l’industrie du médicament. Ce nouveau recul fait suite aux nombreuses alertes émises ces dernières années par le Leem, alors que le secteur est soumis pour la quatrième année consécutive à des niveaux de régulation et de pression fiscale jamais atteints. L’industrie du médicament présente toutefois de forts besoins en recrutements, notamment pour de nouveaux profils de compétences et de métiers.
Baromètre Emploi 2015 du Leem

Au-delà de son inefficacité sur les causes structurelles du déficit des comptes sociaux, la pression exercée sur les entreprises du médicament a un effet délétère sur l’activité de ce secteur, pourtant reconnu comme stratégique pour l’économie nationale et l’emploi. Alors que 2014 a vu par un repli historique – près d’un tiers – du solde positif de la balance commerciale du médicament, les conséquences sociales se font, elles aussi, de plus en plus préoccupantes.

 

RETOUR DIX ANS EN ARRIERE
Le rapport 2015 sur la situation de l’emploi dans les entreprises du médicament, qui vient d’être rendu public par le Leem, confirme que l’industrie du médicament poursuit son recul en termes d’emploi, et s’arrime en-dessous de la barre des 100 000 personnes, avec 98 810 salariés comptabilisés à fin 2014, en recul de 0,6 % par rapport à l’année précédente.

 

Conséquence de la dégradation de l’environnement réglementaire, fiscal et administratif des entreprises opérant en France, cette 7ème année consécutive de baisse de l’emploi fait revenir les effectifs de la branche à leur niveau d’il y a dix ans. Entre 2008 et 2015, ce sont près de 10 000 emplois (9 800 exactement) qui ont été perdus, malgré les recrutements.

 

Les emplois de production, qui demeurent la famille de métiers la plus importante en France avec 43 % des effectifs totaux du secteur, amorcent une légère érosion, avec une baisse de 0,31 %. Un recul mesuré mais préoccupant pour une fonction longtemps à la hausse, à mettre en rapport avec le recul des investissements productifs constaté ces dernières années et avec la difficulté des sites français à capter de nouvelles productions de médicaments, notamment ceux issus des biotechnologies. Ainsi, sur les 130 nouvelles molécules autorisées en Europe en 2012-2014, seules 8 seront produites en France, contre 32 en Allemagne, 28 au Royaume-Uni ou 13 en Italie. Cette difficulté à se voir confier la production de nouvelles molécules est à mettre en rapport avec le recul de 0,63 % des effectifs de Recherche & Développement sur le sol français. Il existe en effet un lien direct entre la capacité à délivrer de l’innovation, et celle à produire cette même innovation sur un territoire donné.

 

Comme les années précédentes, la trajectoire baissière de l’emploi est nettement plus marquée sur les effectifs de commercialisation (-1,47 % vs 2013), alors que ces effectifs ont déjà été lourdement impactés ces dernières années par les restructurations menées dans le secteur.

 

D’une manière générale, le recul des effectifs concerne plus largement les grandes structures (à partir de 1 000 salariés) ; seul un tiers des unités employant moins de 200 salariés ont vu leurs effectifs se réduire en 2014 (contre deux tiers des entités de plus de 2 000 salariés).

 

UNE INDUSTRIE DE L’INNOVATION, EN RECHERCHE DE COMPETENCES NOUVELLES
Pour préoccupante qu’elle soit, la baisse des effectifs de l’industrie du médicament ne doit pas masquer le dynamisme de la politique sociale du secteur, dont témoignent de forts investissements en formation, des rémunérations attractives, un bon niveau de recrutement des séniors et un taux de féminisation élevé (57 %).

 

Secteur hautement innovant, l’industrie du médicament continue à recruter fortement, avec l’embauche de près de 8 500 personnes en 2014 (CDI et CDD) et un taux de recrutement de l’ordre de 8,6 %. 

 

L’industrie du médicament propose des métiers accessibles à un large éventail de qualifications, du bac professionnel au phD (doctorat), en passant par les BTS/Licences professionnelles et les diplômes de pharmacien, de médecin, d’ingénieurs ou les masters universitaires.

 

Fortement contributeur à la formation professionnelle et à l’insertion des jeunes dans la vie active, le secteur continue d’offrir de nombreux débouchés (chercheurs, assureurs qualité, responsables de fabrication, techniciens de production ou de maintenance, médecin produit…), avec des besoins croissants dans des métiers identifiés comme des compétences clés de demain : médecins, pharmaciens, chercheurs dans le domaine des biotechnologies, etc. 


CHIFFRES-CLES SUR L’EMPLOI DANS LES ENTREPRISES DU MEDICAMENT


98 810 salariés en 2014 (contre 99 453 salariés en 2013 et 100 968 en 2012)
9 800 emplois perdus entre 2008 et 2015 (près de 600 en 2014)
8 500 recrutements annuels en moyenne ces dernières années
43 ans, c’est l’âge moyen des salariés de l’industrie du médicament
57 % des effectifs du secteur sont composés de femmes
59 % des salariés des grandes entreprises présentent une ancienneté supérieure à 10 ans en 2014
Un salarié sur deux de l’industrie du médicament est cadre ou assimilé (trois sur quatre en R&D)