Ce Bilan économique du Leem sur les données 2023-2024 vous propose une analyse complète de l’industrie pharmaceutique, du marché mondial jusqu’aux spécificités françaises. L’examen des grands enjeux économiques du secteur, de la production à la consommation, des mécanismes de prix et de remboursement, permettent de comprendre ces défis qui attendent notre industrie, mais aussi d’identifier des leviers d’action pour l’avenir.
Une dynamique encourageante malgré les contraintes
Les signaux positifs sont là : notre pays maintient sa position de cinquième marché pharmaceutique mondial et de deuxième acteur européen. La croissance du secteur reste solide, portée notamment par les médicaments innovants, avec une progression de 3,2 % du chiffre d’affaires net des médicaments remboursés par l’Assurance maladie, qui atteint 26,2 milliards d’euros en 2023.
Cependant, ne nous y trompons pas : cette performance s’inscrit dans un contexte de régulation particulièrement contraignant. Nos laboratoires font face à une double pression : d’un côté des baisses de prix imposées atteignant 779 millions d’euros nets ; de l’autre une clause de sauvegarde pesant 1,639 milliard d’euros, en 2023. Ces mécanismes, bien qu’ils visent à maîtriser les dépenses de santé, posent la question de la pérennité de notre modèle économique.
Des enjeux qui nous engagent collectivement
L’évolution du déficit de l’Assurance maladie illustre bien les tensions qui traversent notre système de santé. Si 2023 a vu ce déficit se réduire à 11,1 milliards d’euros, la projection pour 2024 est préoccupante, avec un creusement attendu à 14,7 milliards d’euros. Cette situation nous rappelle l’urgence de trouver un équilibre entre innovation, accès aux soins et soutenabilité financière.
2025 : naviguer dans l’incertitude
L’instabilité géopolitique persistante et le vieillissement accéléré de notre population nous obligent à repenser nos modèles. Plus que jamais, notre industrie doit conjuguer innovation thérapeutique avec soutenabilité économique, tout en garantissant l’accès aux traitements pour tous les patients. C’est dans cet esprit de responsabilité que le Leem a proposé un ensemble de mesures d’efficience dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025, qui permettrait à l’Assurance maladie d’économiser jusqu’à 1,1 milliard d’euros, tout en favorisant une régulation plus attractive pour le secteur pharmaceutique en France.
L’avenir de notre secteur dépendra de notre capacité collective à relever ces défis, en privilégiant le dialogue entre tous les acteurs – industriels, autorités de santé et patients. C’est à cette condition que nous pourrons continuer à assurer notre mission essentielle : délivrer les meilleurs traitements à ceux qui en ont besoin, quand ils en ont besoin.
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