Intervention de Philippe Lamoureux aux 26èmes Universités Pharmaceutiques : « Un idéal européen est-il encore possible en matière de stratégie pharmaceutique ? »
Force est de constater qu’il est compliqué de dégager une notion commune d’idéal européen entre des pays qui sont objectivement, ne nous voilons pas la face, concurrents pour attirer l’activité sur leur territoire.
Pourtant ! La crise sanitaire #Covid19 et le fléau des pénuries de médicaments ont montré la nécessité d'une souveraineté sanitaire européenne.
- Il y a 25 ans, 1 nouveau traitement sur 2 venait d’Europe. Aujourd’hui seulement 1 sur 5.
- L’Europe est la région la plus lente pour autoriser les médicaments (497 jours soit 380 jours supplémentaires que l'Allemagne).
L'Europe est en train de prendre conscience de son risque de déclassement au niveau mondial.
- Idem pour les essais cliniques : l’Europe a participé à 19% seulement des essais cliniques mondiaux en 2020 (vs 25% en moyenne au cours des 10 dernières années).
La conséquence ? Une perte de chances pour les patients.
Le Leem est d’accord avec l’ambition de la révision de la législation pharmaceutique européenne : il est impératif de créer un marché unique des médicaments garantissant à tous les patients de l'UE un accès équitable et rapide à des médicaments sûrs, efficaces et abordables.
Il faut continuer à offrir un cadre attractif et propice à l'innovation pour la recherche, le développement et la production de médicaments en Europe. Et ces convictions sont portées à travers plusieurs sujets qui avancent au niveau européen, comme l’évaluation médico-économique (réforme HTA), la lutte contre les pénuries de médicaments ou encore la lutte contre l’antibioresistance. Il faut s’en réjouir.
Malheureusement, l’état actuel du projet de loi menace l'attractivité de l'Europe et l'accès aux soins des patients.
Le Leem est très inquiet de la remise en question de la propriété intellectuelle et sceptique quant à la demande de la Commission européenne, en matière de transparence sur les financements publics : c’est la valeur thérapeutique du médicament qui doit être prise en compte en priorité, pas la structure des coûts.