Les start-up sont-elles les clés du progrès thérapeutique ?
Chiffres
1500 : c’est le nombre de start-up santé en France. (1)
Contexte
● Recherche, innovation et transfert technologique ont permis de faire émerger un écosystème dynamique de start-up en France.
● Le pipeline des sociétés françaises de biotechnologies totalise 368 produits allant de la preuve de concept jusqu’à la commercialisation.
● Les deux tiers des programmes de développement sont en phase précoce : recherche de la preuve de concept et phase préclinique, tandis que près d’un quart d’entre eux sont situés en phases plus avancées (phases II et III).
Dix produits sont en cours d’enregistrement et six sont commercialisés.
● Les trois aires thérapeutiques les plus investiguées pas les sociétés de biotechnologies françaises sont l’oncologie (1/3 des programmes, soit 110 produits), les maladies infectieuses (15 %, avec 59 produits en développement) et le système nerveux central (12 %, avec 44 produits).
Enjeux
● Malgré des évolutions encourageantes, la croissance des start-up innovantes se heurte encore à des lacunes dans le financement privé.
La France peine à accompagner la croissance de ses jeunes pousses à potentiel. Une start-up américaine bénéficie en moyenne de 8,3 fois plus de capital pour se développer qu’une start-up européenne.
● Si la France est correctement dotée d’incubateurs et d’accélérateurs, le pays souffre d’une nette insuffisance de capital-innovation.
L’empreinte financière des « business angels » est trop réduite, de l’ordre de 45 millions d’euros par an, contre près de 650 millions d’euros en Allemagne et 1,1 milliard d’euros en Grande-Bretagne.
Plus structurellement, il faudrait multiplier par 4 à 10 les montants globaux du capital-innovation disponibles pour rejoindre la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, le Canada, Israël et la Corée du Sud.
● Les start-up françaises sont donc insuffisamment financées. (2)
Les lacunes se trouvent à chaque bout de la chaîne de financement :
o au début de la chaîne de financement, la France souffre d’une insuffisance de « business angels », (3) alors que leur capacité individuelle de financement est faible ;
o plus en aval dans la chaîne d’innovation, le secteur français de capital-risque peine à répondre aux besoins des start-up en croissance. Or, dans la compétition internationale entre start-up innovantes, le montant des levées de fonds est un déterminant fondamental de la capacité à réussir le processus d’innovation.
Nos Actions
● Les entreprises du médicament se sont engagées collectivement dans le cadre du CSIS (Conseil stratégique des industries de santé) aux côtés de Bpifrance pour le lancement du fonds de capital-risque Innobio2, dédié au financement des sociétés dans le secteur des sciences de la vie.
Innobio2 devrait investir en priorité dans des entreprises proches ou en début de développement clinique. Le fonds est doté de 250 millions d’euros.
● Les entreprises du médicament ont adopté l’agilité des start-up : 37 des 59 médicaments enregistrés en 2018 par la FDA (Food and Drug Administration) sont issus d’entreprises n’appartenant pas aux géants du médicament.
● L’innovation en matière d’efficacité des soins résidera aussi dans la convergence et l’agrégation de solutions, afin de proposer la meilleure offre de soins possible pour répondre au maximum de besoins exprimés.
La France et son écosystème de santé sont particulièrement bien placés pour mettre en place ces innovations « humaines » au croisement de la santé et du numérique.
La France est une terre d’expérimentation fertile grâce à la qualité de ses médecins et de ses mathématiciens.
Les entreprises du médicament participent activement à la valorisation de cet écosystème en s’associant aux start-up de la Health Tech.
(1). Rapport France Biotech 2018.
(2). Rapport Lewiner sur les aides à l’innovation, décembre 2018.
(3). Les « business angels » jouent un rôle clé au niveau de l’amorçage des entreprises innovantes en comblant l’écart entre les financements apportés par l’équipe entrepreneuriale, y compris les réseaux personnels et les financements par un fonds de capital-risque