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Tribune - Cancer des adolescents : Abaissons l'âge d'inclusion des essais cliniques à 12 ans pour guérir plus et mieux !

14.02.25
Le 15 février est la Journée internationale dédiée aux cancers de l’enfant, de l’adolescent et du jeune adulte. Thierry Hulot, Président du Leem, soutient et est co-signataire de cette tribune à l'initiative de Patricia Blanc, Présidente fondatrice d’Imagine for Margo.

Chaque année, 800 adolescents en France sont diagnostiqués d’un cancer. Un chiffre terrible pour ces jeunes, qui souffrent généralement de lymphomes de Hodgkin, de leucémies ou de tumeurs cérébrales. Malheureusement, ces derniers sont une population particulière dans le parcours de soin, à la frontière entre l’enfant et l’adulte, et pour laquelle les progrès et les stratégies de prise en charge restent insuffisants. Ils sont en effet encore trop exclus des essais cliniques adultes et ne bénéficient donc pas des mêmes innovations thérapeutiques porteuses d’espoir.

Cette situation engendre des retards d’accès aux nouvelles thérapies qui sont inacceptables. À titre d’exemple, le Brentuximab vedotin a été approuvé pour le traitement du lymphome de Hodgkin adulte en 2012. Or, pour la pédiatrie, ce médicament a été autorisé uniquement en prescription compassionnelle le 17 juillet 2020, soit un retard de 8 ans pour les adolescents, alors que leur maladie est similaire aux adultes. De même, toujours pour le traitement de ce cancer, le Keytruda, un traitement d’immunothérapie, a été validé en 2018 chez l’adulte et en 2021 pour la pédiatrie. Enfin, plusieurs pédiatres oncologues nous ont alertés sur le cas de patients, âgés de 16 ou 17 ans, qui sont dans l’attente de traitements uniquement disponibles à partir de 18 ans.

Ces exemples sont aussi nombreux qu’inacceptables, d’autant plus qu’un cancer sur quatre chez l’adolescent partage des similitudes avec des cancers adultes. Cela signifie que la réponse au traitement serait similaire, sans engendrer d’effets secondaires spécifiques à cette tranche d’âge. En effet, aucune donnée n’indique une toxicité accrue des traitements chez les adolescents. Enfin, les agences réglementaires européennes et américaines n’imposent aucun obstacle juridique à l’inclusion des adolescents dans les essais cliniques adultes.


Retrouvez l’intégralité de la tribune sur le site du Figaro : https://www.lefigaro.fr/vox/societe/cancer-des-adolescents-il-faut-abai…;