Le médicament et son apport aux patients
Maladies mentales : quels progrès ?
En 2019, près de 140 traitements étaient en cours de développement dans le champ de la psychiatrie.
Le budget alloué à la recherche en santé mentale reste cependant trop faible face au nombre de personnes atteintes : près de 1 personne sur 3 souffre d’un trouble psychiatrique au cours de sa vie en France.
● Les maladies mentales affectent 1 personne sur 5 chaque année et 1 sur 3 en termes de prévalence, sur la vie entière. Dans plus de 70 % des cas, les premiers signes apparaissent entre 15 et 25 ans (avant 3 ans pour les troubles du spectre de l’autisme).
● L’incidence des différentes affections psychiatriques est variable.
La dépression affecte 2,5 millions de Français chaque année. On considère ainsi qu’environ 16 à 17 % des individus présenteront au moins un épisode dépressif au cours de leur existence.
Les troubles bipolaires toucheraient entre 650 000 et 1 650 000 personnes en France, la schizophrénie et les troubles du spectre autistique près de 600 000 personnes.
● Les maladies mentales altèrent non seulement le fonctionnement du cerveau et du système nerveux central, mais aussi les systèmes périphériques.
Elles perturbent la capacité des personnes qui en sont atteintes à s’adapter à leur environnement et se caractérisent par des troubles comportementaux et cognitifs (baisse de la mémoire, de la concentration, etc.).
Les conséquences sont parfois dramatiques, avec une fréquence plus élevée des tentatives de suicide chez les personnes souffrant de maladie psychiatrique.
En France, chaque année, on dénombre 9 000 décès par suicide.
● La recherche clinique et biologique permet désormais de considérer que seuls les individus porteurs d’une vulnérabilité spécifique réaliseront un geste suicidaire, lorsqu’ils sont soumis à des situations de stress interne ou externe.
(source 1)
● De récentes découvertes apportent une meilleure compréhension des causes des maladies psychiatriques.
Elles sont, pour la grande majorité, la conséquence d’un terrain biologique et/ou génétique les favorisant, combiné à des facteurs environnementaux (épigénétiques) déclenchants (stress, polluants, alimentation, infection, migration, maltraitance, addiction…).
● La prise de conscience des liens entre dérèglements du système immunitaire et inflammatoire et troubles psychiatriques majeurs fait partie des grandes avancées de la dernière décennie.
Les anti-inflammatoires et les substances immunomodulatrices vont-elles devenir les nouveaux traitements des pathologies mentales ? L’immuno-psychiatrie est devenue une piste de recherche très sérieuse. (3)
● Des chercheurs ont mis en évidence le fait que chez 20 % des patients souffrant de schizophrénie, on retrouve des auto-anticorps (des anticorps produits par le sujet contre lui-même) perturbant le fonctionnement de certains récepteurs neuronaux.
● Dans les troubles bipolaires, de récents travaux ont montré que certaines pathologies étaient plus fréquemment retrouvées chez les patients bipolaires qu’en population générale.
Il s’agit de maladies cardiovasculaires, métaboliques (hypertension, diabète…) et de maladies auto-immunes.
Les anomalies immuno-inflammatoires expliqueraient en partie ces associations, en raison de dysfonctionnements du système immunitaire (dus par exemple à l’exposition à des infections ou à des traumatismes sévères pendant l’enfance).
● Améliorer les soins et les traitements prescrits aux personnes souffrant de dépression est une préoccupation majeure des chercheurs.
Nombre d’entre eux travaillent à l’identification de marqueurs génétiques, biologiques, anatomiques et fonctionnels de la rechute et de la réponse au traitement, afin d’orienter au mieux le choix des stratégies thérapeutiques proposées aux patients.
● En 2019, près de 140 traitements étaient en cours de développement dans le champ de la psychiatrie : 40 dans la dépression ; 38 dans la schizophrénie ; 18 dans l’anxiété ; 17 dans les troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ; 11 dans les troubles bipolaires ; 27 dans l’addiction et 9 dans les autres troubles psychiatriques. (4)
● Les entreprises du médicament s’appuient sur les progrès de la génétique pour améliorer le diagnostic de ces maladies mentales. Une prise en charge adaptée et précoce améliore en effet beaucoup le pronostic ainsi que la qualité de vie des patients.
● Le projet européen Human Brain Project associe plus de 500 chercheurs et vise à accélérer la compréhension de notre cerveau. L’un de ses objectifs est d’aider au traitement et à la prévention des maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer, de Parkinson et la dépression.
Ses travaux sont suivis par les entreprises du médicament.