La médecine : vision d'aujourd'hui et de demain
Il sera possible de mieux segmenter les populations, les traitements et les programmes de prévention.
La vision des années 2010 : la médecine 4P, personnalisée, préventive, prédictive, participative
Un peu d'histoire...
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Grâce aux données de santé, la médecine sera aussi capable de faire précéder la prévention de la prédiction, c'est-à-dire de cibler réellement les populations qui auront besoin de telle ou telle mesure de prévention.
La prévention populationnelle et générale se complétera rapidement par des préventions primaires plus ciblées. La prédictibilité éclairera d'un jour nouveau la question de la prévention et celle de la personnalisation. Le Big Data va également autoriser une médecine bien plus participative.
Cette médecine participative sera pertinente car, à partir des données de santé, pourront être développés des diagnostics bien plus précis que ceux d'aujourd'hui.
En effet, la mutualisation des données produites dans le monde entier autorisera des prises de décision plus appropriées et bien plus pertinentes.
En effet, le Big Data nourrit, pour les professionnels de santé, des algorithmes de décision clinique de plus en plus sophistiqués.
Les praticiens pourront alors s'appuyer sur le référencement de l'ensemble de la littérature scientifique de la médecine fondée sur des preuves Evidence-Based Medicine.
Les capacités sont immenses ; les perspectives considérables.
Ces changements vers la prévention et la personnalisation devraient continuer à s'accélérer au fur et à mesure de la croissance du volume et de la disponibilité accrue des données.
Des systèmes d'information plus automatisés et plus individualisés assureront une offre de soins à la fois globale (dans le temps) et individualisée (adaptée aux personnalités et à des pathologies singulières).
Le deuxième sujet de la révolution numérique porte sur les outils digitaux, l'e-santé.
Pour les professionnels de santé, la télémédecine, qui n'est pas une idée neuve, va massivement se développer par l'échange facilité des données et des dossiers.
Vers la médecine de la preuve, la médecine 5P
Ces bouleversements, il faut ajouter un cinquième P, celui de la pertinence ou de la preuve.
La médecine 4P doit être fondée sur les preuves d'un service médical rendu aux patients.
Le service de santé est évalué selon de multiples critères mais principalement, au moins aux yeux du patient, au regard de la pertinence des traitements proposés et suivis.
Car, connaître quarante ans avant le déclenchement de la maladie une prédisposition génétique sans pouvoir y répondre est un facteur de perturbation majeure et non de bonne santé.
La médecine de la preuve reste donc le référent de la conduite médicale.
La médecine prédictive porte de grands espoirs, mais les années de recherche seront encore longues avant que l'individu moyen, sans aucun risque génétique de maladies, puisse espérer vivre 120 ans...
L'importance du couplage avec les parcours de soins, vers la médecine 6P, médecine des parcours et de la pluralité (ou des "parcours pluriels")
Seul un bon couplage avec des parcours de soins (puis de santé - cf. infra) permettra de tirer parti des progrès en cours, qui nécessitent une association entre acteurs médicaux de la recherche, de l'hôpital et de la médecine de ville, de favoriser le virage ambulatoire, de faciliter le maintien des personnes les plus âgées à domicile. Ces parcours de soins (construits par pathologie) s'articuleront progressivement vers des parcours de santé adaptés à chacun.
Prédictibilité, jusqu'où ?
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Il s'agira également de permettre de connecter les parcours de soins en développement avec les banques de données afin de livrer des alertes précoces et d'accroître le potentiel d'une médecine prédictive et de précision.
Se développe ainsi une approche beaucoup plus organisée, intégrée dans des parcours de soins, les données de santé générées par les patients.
C'est le cas des données de programmes expérimentaux lancés déjà depuis plusieurs années, pour le suivi des malades insuffisants rénaux chroniques.
Ces patients se trouvent en situation d'insuffisance rénale, juste avant le stade de la dialyse. Ils vont inéluctablement devoir un jour se brancher à une machine plusieurs fois par semaine. C'est très invasif pour les patients, très coûteux pour l'Assurance maladie. Or, on connait l'utilité de la mise à la disposition des patients d'une tablette sur laquelle ils enregistrent, une fois par semaine, des données physiologiques simples, comme leur poids, leur régime alimentaire ou les œdèmes qui se manifestent.
Dès lors que ces renseignements sont envoyés à un centre expert, qui organise leur analyse par un néphrologue, l'adaptation du régime ou des médicaments devient possible au fil de l'eau.
On recule, de cette manière, de sept ans le passage en dialyse. Les conséquences sont extrêmement favorables pour le patient et pour la collectivité.
Médecine personnalisée ou médecine de précisions ?
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Santé 2030 - Partie 1
Sources et intégralité de l'étude disponible sur notre site