Actualités
 - 

Journée mondiale de la sclérose en plaques

30.05.18
La sclérose en plaques est une maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central. Elle entraine des lésions qui provoquent des perturbations motrices, sensitives et cognitives. A plus ou moins long terme, ces troubles peuvent progresser vers un handicap irréversible.
Journée mondiale de la sclérose en plaques

Le système immunitaire, censé protéger le patient d’agressions extérieures, se retourne contre ses propres cellules et attaque celles chargées de synthétiser la gaine de myéline qui entoure les neurones du système nerveux central. Ce phénomène entraîne des lésions à l’aspect scléreux (épais et dur) appelées plaques, d’où le nom de la maladie. Les gaines de myéline sont altérées, ce qui perturbe ou empêche la circulation de l’information. La maladie se manifeste par des poussées inflammatoires qui entraînent la démyélinisation.

•    On compte environ 2,3 millions d’individus touchés par la sclérose en plaques, dont 300 000 en Europe occidentale et 400 000 en Amérique du Nord.
•    La prévalence la plus élevée se trouve dans les îles Orcades, au nord de l’Ecosse, avec 250 cas pour 100 000 habitants. Des prévalences comparables sont également observées à travers l’Europe du nord, le nord des Etats-Unis et le Canada. A contrario, au Japon, la prévalence est de l’ordre de 6 cas pour 100 000 habitants.

En France (Source : arsep.org)
•    La sclérose en plaques est la première cause de handicap sévère non traumatique chez les trentenaires.
•    L’âge moyen de début des symptômes est de 30 ans.
•    La maladie touche davantage de femmes, avec un sexe-ratio de 1 homme pour 4 femmes environ.
•    Environ 100 000 personnes sont touchées en France.
•    4 000 à 6 000 nouveaux cas y sont diagnostiqués chaque année.

Aujourd’hui

Les traitements contre la maladie :
•    Il n’existe pas de traitement curatif à l’heure actuelle. Cependant, les soins visant à ralentir l’évolution de la maladie en diminuant la fréquence et l’intensité des poussées permettent à un patient atteint d’avoir sensiblement la même espérance de vie que la population générale.
•    Les traitements diffèrent selon les stades et l’évolution de la maladie. Ils sont couramment séparés en 3 groupes : Les traitements des poussées (pour réduire l’intensité et la durée des poussées), les traitements de fond (réduire la fréquence des poussées et la progression de la maladie) et les traitements symptomatiques (maintenir la qualité de vie des patients).
•     Il y a 44 médicaments en développement contre la sclérose en plaque (Source : EFPIA).
•    Depuis le début des années 2 000, la recherche s’accélère et de nouveaux médicaments sont mis sur le marché et notamment des anticorps monoclonaux (Ocrelizumab, dernier médicament approuvé en Mars 2017, qui permet de réduire de moitié les rechutes en l’espace d’un an).
 

Les enjeux :
•    Environ 1 patient sur 5 a un parent proche également atteint de SEP, ce qui conduit les chercheurs à étudier le terrain de susceptibilité génétique à la maladie.
•    Les observations des migrations d’une zone de faible prévalence vers une zone de plus forte prévalence montrent que la probabilité de contracter une SEP augmente et plaident ainsi pour une hypothèse environnementale.
•    Les nouvelles techniques d’imagerie médicale devraient aider à mieux cerner les signes cliniques et biologiques de la SEP, mais aussi à permettre aux médecins de mieux suivre les traitements. L’IRM permet d’accélérer le développement des candidats médicaments en mesurant leur effet sur le nombre des plaques.


Demain :
•    L’avenir est aux techniques d’IRM non conventionnelles : IRM de diffusion, IRM fonctionnelle, IRM sodium. Toutes ces techniques permettent de mesurer le fonctionnement des neurones, de la myéline… Les plaques de démyélinisation ne sont que la partie émergée de l’iceberg. L’IRM non-conventionnelle en montre la partie immergée révélant que la SEP est une maladie diffuse du système nerveux central.
•    De nouvelles stratégies dites immunomodulatrices sont aujourd’hui envisagées. Des chercheurs tentent, par exemple, de rendre le système immunitaire tolérant aux cellules qui produisent la myéline en l’exposant progressivement à des antigènes myéliniques externes. Des travaux conduits sur des modèles animaux ont donné des résultats encourageants avec l’administration d’antigènes très spécifiques.
•    Une autre approche est centrée sur l’hypothèse rétrovirale. L’implication dans la sclérose en plaques d’un rétrovirus (multiple sclerosis-associated retrovirus, MSRV) est discutée depuis de nombreuses années. Des travaux suggèrent que la protéine d’enveloppe du virus pourrait activer une cascade inflammatoire. Ces travaux ont conduit à la mise en œuvre d’un essai clinique utilisant un anticorps monoclonal dirigé contre cette protéine d’enveloppe.
•    Des stratégies complémentaires à l’immunomodulation et à l’immunosuppression semblent être de grandes voies de recherche : il s’agit de la remyélinisation et de la neuroprotection.