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Intervention de Philippe Lamoureux, Directeur général du Leem

31.05.18
Jeudi 31 mai 2018 - Paris Healthcare Week
Intervention de Philippe Lamoureux, Directeur général du Leem

(sous réserve du prononcé)


Bonjour à tous,
Je suis heureux de me tenir devant vous aujourd’hui au cœur du « villages des entreprises du médicament » et je voudrais saluer la présence de toutes les entreprises qui nous ont accompagné tout au long du salon (Amgen, AstraZeneca, Baxter, Biogen, MSD, Novartis, Novo Nordisk, Pfizer, Pierre Fabre, Roche, Sanofi, Vifor Pharma) et qui constituent un échantillon des sociétés qui font l’innovation en matière de santé, celle d’aujourd’hui et de demain.

Je me réjouis également de constater le succès de cette première participation du Leem à la Paris Healthcare Week :
-- Ces trois journées d’échanges intenses – entre experts de haut vol - ont rempli leur mission principale : sensibiliser le grand public et les acteurs du monde de la santé sur la place qu’occupent les laboratoires pharmaceutiques dans l’écosystème de santé. De la recherche clinique à la prévention ; de l’attractivité des territoires au rôle prépondérant de nos exportations dans la balance commerciale ; des expertises de nos métiers à l’exigence de qualité et de traçabilité ; de l’évolution du parcours de soins au dialogue tripartite entre les industriels, les professionnels de santé et les associations de patients… Ces trois jours ont livré, j’en suis convaincu, un aperçu nourri de notre activité.

La question de la place des laboratoires pharmaceutiques dans le monde de la santé est trop injustement réduite à celle de « fournisseurs » de médicaments – de plus en plus chers diront nos détracteurs – représentant un coût pour la collectivité. Nous avons cherché [et j’espère réussi] à démontrer à chacun d’entre vous à quel point les entreprises du médicament sont au cœur des problématiques de santé, acteurs à part entière de l’écosystème de santé et pourvoyeurs de solutions innovantes dans le parcours de soins.

-- C’est tout le sens du slogan de notre village, inscrit juste au-dessus de nos têtes : « Les laboratoires pharmaceutiques : des médicaments, un point c’est tout… ? ».

Oui, ils sont effectivement producteurs de médicaments.

Mais ils sont aussi bien plus, les facettes de notre activité sont multiples :

Nous parlons ici d’une industrie de la connaissance et du savoir :


-- Les entreprises du médicament sont à la pointe du progrès, pionnières dans la recherche et le développement de nouvelles solutions thérapeutiques :

•    Elles sont de formidables générateurs d’innovations, animées d’un esprit de conquête scientifique, fondée sur la recherche et l’apport de solutions thérapeutiques : 46 nouveaux médicaments ont été autorisés par la Commission Européenne en 2016 (vs 39 en 2015).  Plus de 7 000 médicaments sont actuellement en développement. Elles sont un secteur moteur dans les ruptures décisives en matière de recherche et d’évolution du modèle de l’innovation, offrant des réponses thérapeutiques et de santé publique fortement attendues quel que soit le pays. A titre d’exemple : la cancérologie est aujourd’hui sortie d’une médecine d’organe pour s’orienter vers des thérapies spécifiquement dirigées contre les anomalies ou altérations moléculaires des cellules malignes : 1 800 nouveaux médicaments sont en développement aujourd’hui dans le cancer, plus de 70 nouveaux anticancéreux ont été autorisés ces 5 dernières années avec une proportion importante de thérapies ciblées.

•    Elles sont le lien indispensable entre la recherche et le patient en développant des connexions essentielles à la mise en place d’une chaîne de l’innovation thérapeutique entre les grandes entreprises et les startups. L’exemple le plus parlant de ces connexions est sans aucun doute les Rencontres Internationales de Biotechnologies (RIB), qui sous l’égide du Leem et de Bpifrance, mettent en relation, chaque année, grands groupes pharmaceutiques et startups. Agiles et souvent issues de la recherche académique, ces startups sont les premières à explorer de nouveaux axes de recherche, à prendre des risques, à oser, à échouer puis à trouver. Nous évoluons aujourd’hui dans un système dans lequel chacun se conforte mutuellement : les grandes entreprises de santé ont compris tout l’intérêt de l’open innovation et du développement des partenariats publics/privés ainsi que des partenariats publics/publics.


-- Elle fait partie de ces rares secteurs économiques capable de participer, grâce à l’innovation qu’elle porte, au rayonnement économique, social et industriel de la France :

•    Les entreprises du médicament sont des opérateurs économiques incontournables dans le paysage français et mondial.  Elles représentent un chiffre d’affaire de 941 Md$ dans le monde, 54 Md€ dans l’hexagone. 5 000 000 d’emplois (directs et induits) dans le monde en 2014, dont plus de 100 000 en France. Elles occupent une position très importante en termes de balance commerciale (+7,5 M€ d’excédent commercial en 2016) et consacrent chaque année près de 10 % de leur chiffre d’affaires à la R&D (industrie du médicament princeps et générique) -environ 15% si l’on ne considère que les laboratoires de recherche, ce qui en fait le troisième secteur d’activité investissant le plus en R&D en France en % du chiffre d’affaires. Sur les 25 groupes industriels investissant le plus en R&D en Europe, 8 sont issus de la pharma.

•    Elles sont des acteurs au niveau national bien sûr, mais aussi dans les territoires, capitalisant sur un savoir-faire industriel historique dans le domaine du médicament, fortes de leurs 271 sites de production en France et une main d’œuvre qualifiée. De plus, notre industrie est présente sur l’ensemble du territoire et pas seulement dans quelques pôles urbains, participant ainsi à l’aménagement et à l’égalité des territoires.


-- Elles sont partie prenante dans la surveillance et l’observation de l'état de santé de la population, et dans l’organisation d’un parcours de soins plus fluide, efficient et agile :

•    Ce rôle d’acteurs de la santé publique s’exprime dans le contexte d’une industrie connectée, armée pour relever les défis liés au digital. Elles sont portées par un modèle économique basé sur l’économie de l’intelligence, du savoir, la big data, des collaborateurs hautement qualifiés et des écosystèmes de partenariats public-privé à fort potentiel. Elles sont également engagées dans la prévention, le bon usage du médicament ou la lutte contre la iatrogénie médicamenteuse chez le patient âgé.

•    Les entreprises du médicament sont aussi des acteurs de soins par le biais des innovations qu’elles mettent à disposition des patients. Ces innovations bouleversent la prise en charge des pathologies, que ce soit dans la mise en place de la médecine personnalisée, dans la coordination entre la ville et l’hôpital, à travers une approche pluridisciplinaire, ou en développant l’ambulatoire.  Ces innovations nous encouragent – voire nous imposent – à explorer de nouveaux modes d’organisation du parcours de soins pour le patient. Elles sont une source d’efficience accrue pour notre système de santé.

 

-- Elles cultivent avec leurs partenaires et leurs interlocuteurs le souci d’apporter la réponse thérapeutique la plus pertinente au patient, dans un esprit de co-construction et de collaboration :

 

•    Elles sont forces de propositions pour la politique de santé en France. Elles le sont à travers son organisation professionnelle, le Leem, qui entretient un dialogue nourri avec les pouvoirs publics dans une optique de partage et d’engagement autour des enjeux de santé. Ce dialogue s’illustre notamment au travers des plateformes sectorielles réalisées par le Leem et qui nourrissent les débats sur des problématiques de santé : les maladies rares, les vaccins, le cancer et l’oncopédiatrie.
Sur le plan économique et scientifique, sur le plan juridique et social, les entreprises du médicament sont également identifiées comme un interlocuteur de confiance avec le gouvernement, par exemple dans le cadre du Conseil stratégique des industries de santé, dont la prochaine réunion va se dérouler dans quelques semaines et à laquelle le Leem et ses adhérents vont participer, permettra de trouver collectivement, sous l’égide des plus hautes instances de l’Etat, les outils pour soutenir l’attractivité et la compétitivité française en matière de santé.


•    Elles sont également des partenaires privilégiés des professionnels de santé, les médecins, les pharmaciens. Ils partagent avec eux la même responsabilité : celle d’apporter au patient un médicament de qualité, au bon patient, au bon moment. C’est à travers une information de qualité et une ambition partagée de « juste santé » que les laboratoires pharmaceutiques et les professionnels de santé permettent, avec l’ensemble de la chaine du parcours de soins, au patient de bénéficier de traitements de pointe.

•    Elles sont des interlocuteurs des patients. Des patients de plus en plus experts de leur maladie, informés et connectés, qui développent des attentes nouvelles en matière de prise en charge de leur pathologie, en particulier avec l’arrivée de la e-santé. Un patient qui a désormais son mot à dire, cultivant des comportements de plus en plus « sachants », s’appuyant sur le rôle accru des associations de patients dans la mise sur le marché des produits de santé. Un patient enfin qui, légitimement, aspire à être associé au plus près au développement des médicaments à leur efficacité en vie réelle : une source d’analyse précieuse pour les industriels.
 

Vous l’avez compris : s’il faut effectivement compter sur l’industrie du médicament pour produire des médicaments, il faut également compter avec elle pour faciliter l’accès des patients aux traitements innovants et les accompagner dans le bon usage de leur médicament.

Les entreprises du médicament se positionnent donc au côté des acteurs de santé, en mettant à disposition leur qualité de « facilitateurs » entre tous les acteurs du parcours de soins avec qui ils entretiennent et cultivent le dialogue.

C’est là le cœur de l’enseignement de ces 3 jours : les regards croisés entre opérateurs privés et public qui vous ont été proposés au cours de ces tables rondes, ont mis en évidence la nécessité d’un dialogue ininterrompu entre l’ensemble de la chaine du parcours de soins. C’est dans cet esprit de collaboration, que ce soit au sujet de l’attractivité de la recherche clinique, les expérimentations dans les territoires ou encore la relation de confiance dans les territoires, que ce système de santé dans son ensemble pourra évoluer, au bénéfice du patient.

La mise en place d’un « écosystème du dialogue » passe par ce type d’évènement, et impose à chacun d’entre nous une forme de partenariat interdisciplinaire.  Nous avons montré par le passé que nous pouvions avoir cette capacité à se rassembler autour d’un objectif commun portant des initiatives en matière de santé, que ce soit à travers le Collectif santé 2017 à l’occasion des élections présidentielles ou plus récemment au sein du collectif Bon Usage du Médicament. Et les résultats sont là, indiscutables.  

J’en appelle donc à chacun des acteurs de santé présent aujourd’hui et depuis le début de cette Paris Healthcare Week, pour rejoindre avec nous la course de fond qui est celle de l’apport d’un nouvel espoir aux patients à travers les innovations médicamenteuses et un système de santé performant.

C’est grâce à l’esprit partenarial cultivé par chacun des acteurs de santé, dans une dynamique interprofessionnelle, que les entreprises du médicament se sont plus seulement producteurs de médicaments, mais désormais des entreprises de santé : « Les laboratoires pharmaceutiques : des médicaments, mais bien plus encore… ».

Je vous remercie.