Quels progrès thérapeutiques en 2030 ?
Le progrès thérapeutique en marche !
Après des années 2000 en demi-teinte, la dernière décennie a apporté un flux quasiment continu d'innovations, bouleversant le pronostic de l'hépatite C, du mélanome, du lymphome de Hodgkin, de certains cancers du poumon...
L'horizon du progrès thérapeutique semble sans limites.
D'ici 2030, nous assisterons à l'arrivée de vagues d'innovations thérapeutiques sans précédent : plus de 4 000 essais cliniques [1] sont actuellement en cours dans le domaine du cancer.
Même dans l'hypothèse où seul un dixième de ces développements conduirait effectivement à un nouveau médicament disponible pour les patients, le nombre et le rythme des innovations seront exceptionnels.
Et cette explosion ne sera pas limitée au cancer : 445 essais cliniques sont en cours dans le domaine des maladies cardiovasculaires et 640 dans le domaine des maladies infectieuses.
Les traitements seront combinés avec des dispositifs médicaux et des applications connectés.
Ce concept de solution thérapeutique globale et intégrée existe déjà.
Dans le diabète, différentes insulines peuvent être associées et administrées par une pompe implantée dans le corps, laquelle est pilotée par un dispositif connecté de mesure du taux de sucre dans le sang. Ce dernier est supervisé à distance par un système expert relié au téléphone du patient, qui s’auto-administre son traitement via une application.
Le champ des possibles d'ici à 2030 paraît immense et augmente chaque jour.
La richesse de l'arsenal thérapeutique, la capacité à mieux identifier les gènes ou encore la puissance des algorithmes de l'intelligence artificielle rendront les médicaments encore plus personnalisés, et mieux adaptés. En 2030, il y aura alors peut-être autant de protocoles de traitement que de personnes malades.
Et la médecine soignera non pas des maladies mais des personnes, qui pourront imprimer leurs prescriptions de médicaments à la maison, se faire opérer par des robots chirurgiens, se soigner avec des jeux et des dispositifs de réalité virtuelle, acquérir des pouvoirs de super-héros, comme le promettent certains prospectivistes américains.
Investir dans l'innovation
Si la France veut garder une place dans l'innovation en santé qui se prépare, elle doit adopter une vision stratégique de long terme, qui ne peut être limitée aux enjeux réglementaires et financiers de la création et de la diffusion de l'innovation.
En effet, dans la recherche de nouveaux médicaments, comme dans les autres domaines de la recherche, il est crucial de faire une place importante aux créateurs.
Au moment où la Chine se positionne comme un acteur majeur de l’innovation, avec, en 2016, 426 000 études publiées, contre 409 000 aux Etats-Unis, la France et l'Europe doivent continuer à investir dans la recherche et favoriser la créativité et l'inventivité.
La roue de l'innovation
Au regard des progrès par pathologie, figure le renouveau d'une approche ancienne intégrant quatre piliers : le progrès de la connaissance et de la compréhension des pathologies ; la prévention et le dépistage (avec des progrès majeurs à accomplir) ; les traitements ciblés ; et l'accompagnement de la qualité de vie du patient (médical, social, psychologique, mise en capacité).
L'innovation doit associer ces différents progrès avec une vue globale : quels sont les points faibles, les leviers...
Il s'agit pour les acteurs des écosystèmes d'aller plus loin que les approches translationnelles, et d'intégrer les enjeux et liens vers les autres piliers.
Le choix des maladies a été effectué pour l'essentiel en fonction des attentes des Français en matière de progrès thérapeutique.
Chaque fiche a été conçue selon une approche volontairement intégrée, mettant en relation les quatre volets indissociables de l'innovation :
1. les progrès en matière de compréhension de la maladie par la recherche et l'épidémiologie ;
2. les progrès en matière de diagnostic, dépistage et prévention ;
3. les progrès en matière de traitements ;
4. les progrès en matière d'accompagnement des patients.
A partir de l'année 2018, les progrès ont été identifiés :
- au regard des développements cliniques ou technologiques en cours ;
- au regard des analyses, anticipations des experts consultés pour chaque fiche
Source :
[1] Chiffres extraits de la base Evaluate et analysés par PhRMA, juillet 2017