L'antibiorésistance
Les antibiotiques ont ainsi constitué une des révolutions médicales du XXe siècle : avec l’action conjointe des vaccins, ils ont permis
un gain d’espérance de vie d’environ vingt ans en moyenne.(1)
Mais très vite, leur utilisation a entraîné l’apparition de souches bactériennes résistantes. Sous l’action des antibiotiques, la majorité des bactéries sont éliminées.
Cela laisse alors la possibilité aux bactéries ayant développé un système de résistance de se propager.
Si ce phénomène était ponctuel au début, il est devenu préoccupant depuis quelques années. Aux Etats-Unis, 2 millions de personnes sont infectées chaque année par des bactéries résistantes aux antibiotiques et 23 000 décèdent des conséquences de ces infections.
En Europe, on comptabilise chaque année en moyenne 400 000 infections causées par cinq bactéries résistantes majoritaires, auxquelles sont associés 25 000 décès.4
Une des raisons principales de cette généralisation de l’apparition de résistances est le mésusage et l’utilisation massive des antibiotiques. Ces derniers n’agissent que sur les bactéries et sont complètement inefficaces contre les virus (à l’origine par exemple des rhumes, grippes et angines saisonnières).
Pour éviter la crise à venir, une action coordonnée à l’échelle internationale est nécessaire, qui s’articule autour de quatre points principaux :
- promouvoir une utilisation appropriée des antibiotiques ;
- améliorer le réseau de surveillance et l’acquisition de données ;
- prévenir les infections et la propagation des souches résistantes ;
- adopter de nouvelles stratégies pour développer de nouveaux antibiotiques.
(1) Statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) / Europe.