Fact-checking - Le Leem répond à Yannick Jadot pour ses propos sur France Info
Il a répété à plusieurs reprises que les laboratoires pharmaceutiques se « gavaient » !
« Les laboratoires pharmaceutiques ont fait 40 milliards de bénéfices sur les vaccins »
Le chiffre d’affaires d’une entreprise ne doit pas être confondu avec son bénéfice. D’autant plus que l’industrie pharmaceutique est l’un des secteurs qui réinvestit le plus dans la recherche et le développement de futurs médicaments et vaccins (15 % de son chiffre d’affaires).
« Aujourd’hui, des groupes pharmaceutiques se gavent sur l’argent public qui a financé tous les vaccins »
Des start-ups, telles que BioNTech et Moderna, essentiellement financées par des investisseurs privés, ont travaillé pendant 10 ans au développement de la technologie à ARN messager sans réaliser le moindre bénéfice.
Se faisant, elles ont pris d’énormes risques (en 2007, la société qui a précédé BioNTech a failli fermer).
Des financements publics sont arrivés une fois la pandémie déclarée, pour accélérer le développement et la production de certains vaccins anti-Covid.
Et encore, pas pour tous.
Moderna a ainsi reçu 1,5 Md$ de l’opération américaine Warp Speed en mai 2020 et 1 Md$ du BARDA. Mais BioNTech a refusé l’aide de Warp Speed et préféré nouer un partenariat avec Pfizer (800 M$) et des fonds privés de Singapour (222 M$). Elle n’a reçu que 375 M€ de fonds publics allemands. Quant aux pré-commandes des Etats, ce ne sont pas des financements, seulement des avances de trésorerie, pour accélérer le développement et la production.
« On n’organise pas la production massive pour massifier la vaccination »
Depuis la mise au point des vaccins, les laboratoires font tout leur possible pour augmenter la production, multipliant les partenariats inédits et les transferts de licence.
A ce jour, 335 partenariats de production et de fabrication ont été mis en place dans le monde.
A titre d’exemple, le 30 novembre 2021, Johnson & Johnson a indiqué qu'il était à un stade avancé de discussions pour accorder une licence sur son vaccin à Aspen Pharmacare, en Afrique du Sud.
Mais produire des milliards de doses reste un défi colossal. Il s’agit d’une technologie de pointe qui demande des équipements, du personnel et un contrôle qualité extrêmement rigoureux.