Vaccins : des candidats prometteurs en cours de développement
Le rôle essentiel des vaccins dans la santé publique n’est plus à démontrer. Comme l’a présenté l’OMS l’année dernière[1], la vaccination COVID-19 a permis de sauver directement environ 1 million de vies dans toute l'Europe entre décembre 2020 et mars 2023. Mais les vaccins existants ne suffisent pas et il reste de nombreuses menaces à venir. C’est pour cela que Vaccines Europe a mis en place en 2022 une étude annuelle sur ce qui se prépare en termes de vaccination dans l’industrie pharmaceutique.
Quinze candidats vaccins contre l’antibiorésistance
A la fin du mois d'août 2023, 103 candidats vaccins étaient en cours de développement, dont 99 vaccins prophylactiques (c’est-à-dire en prévention) et 4 vaccins thérapeutiques (ciblant des agents infectieux). La plupart concerne des maladies respiratoires (63 vaccins) mais certains peuvent être utiles dans la lutte contre l’antibiorésistance, le réchauffement climatique ou encore les zoonoses. 42 % d’entre eux portent sur des maladies pour lesquelles aucun vaccin n’a encore été autorisé. Plus de 83 vaccins sont testés chez les population adulte et environ la moitié concerne la vaccination de routine (principalement grippe et méningocoques). A noter que 10 à 15 % des candidats vaccins présents dans le pipeline en 2022 ont échoué. Il s’agit d’un domaine de recherche risqué dans lequel l’échec est courant.
Quinze candidats permettraient de lutter directement contre l’antibiorésistance en ciblant des bactéries de la liste de surveillance de l’OMS. Bien qu’ils soient encore pour l’instant dans des phases précoces de recherche clinique, ils permettraient de lutter contre un fléau grandissant de santé publique. En 2019, 4,91 millions de décès ont été associés à l’antibiorésistance et ce chiffre pourrait atteindre 10 millions de décès par an dans le monde d'ici à 2050, générant des coûts de 300 milliards de dollars à plus de 1 000 milliards de dollars par an d'ici à 2050[2]. Les vaccins agiraient avant même que les bactéries ne commencent à se multiplier et que les différents tissus et organes ne soient touchés.
Un cadre à construire
Dans le domaine des médicaments en général et du vaccin en particulier, si l'innovation est importante, l'endroit où elle se produit l'est tout autant. Dans le passé, l'Europe était une plaque tournante de l'innovation en vaccinologie. Mais son attractivité a diminué au fil du temps et des données récentes montrant une baisse de 35 % des essais cliniques de vaccins menés dans la région européenne depuis 2000[3].
« Si l'on considère les défis qui nous attendent, tels que le changement climatique, l’antibiorésistance, le vieillissement des populations, les zoonoses et la propagation géographique des agents infectieux, il est important de s'appuyer sur les succès du passé et d'assurer un environnement propice à l'innovation en matière vaccination », explique Sibilia Quilici Executive Director, Vaccines Europe. Car, si les vaccins ne sont pas la solution à tous ces problèmes, ils en font néanmoins partie.
A quelques mois des élections européennes, Vaccines Europe appelle l'UE à apporter un soutien solide à la recherche sur les vaccins par des investissements financiers, la mise en place d’infrastructures appropriées et l’harmonisation des dispositifs réglementaires et d'accès entre les Etats-membres de l’UE.
[1] Over 1 million lives saved across Europe by COVID-19 vaccines since the end of 2020.
https://www.eurekalert.org/news-releases/986127
[2] O’Neill J. Tackling drug-resistant infections globally: final report and recommendations.
https://amr-review.org/sites/default/files/160518_Final%20paper_with%20…
[3] Vaccines Europe. Improving the Attractiveness of the Vaccines Industry in the European Union. https://www.vaccineseurope.eu/news/publications/improving-the-attractiv….