La vaccination, un grand progrès thérapeutique dans l’histoire de la médecine
Les vaccins sont utilisés pour nous protéger de certaines maladies infectieuses. Lors de la vaccination, une forme atténuée ou inactivée d’un agent infectieux, ou certains des antigènes le composant, sont administrés à une personne en bonne santé. L’objectif est de déclencher une réaction immunitaire positive contre la maladie infectieuse, et permettre à certaines cellules immunitaires de garder en mémoire l’agent pathogène, afin que lors d’une prochaine infection, l’organisme soit capable de se défendre rapidement et efficacement.
Le développement de vaccins contre des maladies infectieuses graves est un progrès thérapeutique absolument majeur dans l’histoire de la médecine. La vaccination a en effet permis d’éradiquer totalement certaines pathologies, comme la variole, maladie qui est à l’origine de 300 à 500 millions de décès dans le monde au XXe siècle (1). Le programme d'éradication de la variole, lancé par l’organisation mondiale de la santé (OMS) en 1950, a permis près de trente ans plus tard, en 1979, d’éliminer cette maladie de la planète. Aujourd’hui, la poliomyélite, restreinte à seulement trois pays en 2016, devrait elle aussi bientôt disparaître.
La vaccination, aujourd’hui en mesure de prévenir 29 maladies infectieuses, sauve la vie de près de trois millions de personnes (de toute tranche d’âge) chaque année dans le monde. Un million et demi de décès supplémentaires pourraient être évités en améliorant la couverture vaccinale à l’échelle mondiale (2). En effet, la vaccination a permis de réduire de 99% à ce jour l’incidence mondiale de la poliomyélite, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, et de faire baisser de façon spectaculaire la mortalité liée à ces maladies.
Par exemple, en Angleterre, les décès infantiles (enfants âgés de moins de trois mois) ont diminué de 79 % de 2012 à 2013 à la suite d'un programme de vaccination maternelle contre la coqueluche (3).
Certaines maladies peuvent difficilement être éradiquées, comme la grippe, car le virus qui la provoque change presque tous les ans. L’objectif des vaccins est donc ici de prévenir chaque année, la mortalité, la morbidité et les incapacités dues à la maladie.
L’OMS estime que la vaccination est l’une des interventions sanitaires les plus efficaces en termes d’impact budgétaire. En effet, elle réduit les hospitalisations, l’absentéisme au travail, les visites chez le médecin, autant de coûts directs et indirects liés aux maladies infectieuses. Certaines de de ces dernières sont en effet très contagieuses, comme la rougeole pour laquelle un malade contamine en général 17 personnes : il est donc crucial de réussir à contenir ces épidémies.
De plus, les vaccins peuvent contribuer à limiter la propagation de la résistance antimicrobienne, dont la recrudescence mondiale, expliquée par l’usage excessif (ou à mauvais escient) des antibiotiques, coûte environ 1,5 milliard d’euros chaque année. Par exemple, la vaccination anti-pneumococcique a réduit l’utilisation des antibiotiques de 48 % à 29,7 %(50).
Et demain ?
Nous sommes en permanence confrontés à de nouvelles maladies infectieuses : 335 nouveaux germes recensés entre 1940 et 2004. L’objectif de demain est donc de continuer de protéger les populations face à ces infections pouvant être meurtrières pour certaines.
Les dernières avancées dans le domaine de la génétique ouvrent des opportunités pour le développement de nouveaux vaccins dans le futur : vaccins vivants recombinants, vaccins à ADN ou ARN, etc. Cela devrait permettre non seulement d’améliorer les vaccins existants en termes d’efficacité et de tolérance, mais également et surtout de développer des vaccins contre des maladies pour lesquelles aucun moyen thérapeutique ou préventif n’est encore disponible.
(1) Earth Policy Institute, « Two Stories of Disease: Smallpox and Polio », 2011
(2) OMS, Couverture vaccinale (Centre des médias/Principaux repères/Détail), 2018 www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/immunization-coverage …; (3) Amirthalingam G et al. « Effectiveness of maternal pertussis vaccination in England: an observational study », The Lancet, 2014
(4) Vaccines Europe, « Vaccines a tool for spending smart », 2016
www.vaccineseurope.eu/wp-content/uploads/2016/01/VaccinesEurope-Infogra…
Texte extrait de "Médicaments : rapport sur le progrès thérapeutique" - édition juillet 2018 - leem - Les entreprises du médicament