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Mise au point | Le Leem s'indigne des propos de la rapporteure de la Commission d‘enquête du Sénat sur les pénuries de médicaments

07.07.23
Laurence Cohen accuse, de manière injustifiée, les entreprises du médicament de chantage au prix, et instruit - de manière choquante - un procès en cynisme contre une industrie pourtant largement mobilisée pour la santé des patients.
  • Chantage au prix : Laurence Cohen accuse les entreprises du médicament de « rabâcher que la première solution aux pénuries est d’augmenter les prix » :
  • Cette déclaration ne reflète en aucun cas le discours tenu par le Leem lors de son audition devant le Sénat.
  • Le Leem a toujours mis en avant le fait que les pénuries étaient multifactorielles. Parmi les nombreux facteurs énumérés par Philippe Lamoureux, Directeur général du Leem, lors de l’audition – hausse de la demande mondiale due à l’évolution de la population et des systèmes de soins, à la chronicisation des maladies graves, à des problèmes industriels tout au long de la chaîne industrielle complexe… – les prix bas ont simplement été mentionnés comme une « circonstance aggravante sur certains médicaments matures » >> revoir la vidéo de l’audition au Sénat
  • Laurence Cohen affirme également que la « négociation [dans la fixation des prix est] structurellement déséquilibrée avec le CEPS » au bénéfice des entreprises
  • Le prix du médicament est administré : le régulateur a le dernier mot.
  • Les temps de négociation sur les prix en France sont pourtant parmi les plus longs d’Europe et outrepassent le délai légal européen dans 90% des cas.
  • Procès d’intention : On peut lire dans la synthèse du rapport du Sénat « un laboratoire qui développe un médicament en monopole dispose, de fait d’un droit de vie ou de mort, sur les patientes et les patients. »
  • Cette déclaration dénote une approche idéologique, qui nie purement et simplement l’apport thérapeutique d’un nouveau médicament.
  • Plus fondamentalement, cette approche signe une méconnaissance profonde des missions premières qui animent l’ensemble des entreprises du médicament. 
  • Il ne faut pas confondre monopole et propriété intellectuelle. Quand un nouveau médicament entre sur le marché, un brevet est déposé, cela signifie qu’une innovation couvre un nouveau champ thérapeutique, ce qui est une bonne nouvelle, puisque cela permet d’améliorer la santé.
  • Ces propos sont blessants et ne reflètent pas la réalité des 103 000 salariés français de l’industrie du médicament qui se mobilisent pour la santé des patients.
  • « Insatisfaits des tarifs proposés, les entreprises ont « plusieurs armes à disposition : arrêt de commercialisation, déremboursement ou déni de l’accès précoce » :
  • Cette déclaration repose sur un contresens total sur la stratégie des entreprises : il n’est pas dans leur intérêt d’arrêter de commercialiser, que leur médicament ne soit pas remboursé ou que les innovations n’arrivent pas jusqu’au patient grâce à l’accès précoce !
  • En revanche, les entreprises du médicament expliquent qu’elles doivent faire face à de nombreux obstacles d’ordre très souvent administratifs, pour remplir leur mission.
  • La production et la mise à disposition d’un médicament engendrent des coûts (notamment les matières premières, l'énergie, le transport, l'édition des informations pour le patient et le prescripteur, la pharmacovigilance, les salaires de l'ensemble des employés de la chaîne…). A titre individuel, des entreprises doivent envisager d'arrêter la commercialisation d'un médicament lorsque les revenus ne leur permettent plus de couvrir ces coûts de manière satisfaisante.
  • Nous sommes d’accord sur un point avec le rapport : la nécessité d’un pilotage centralisé au plus haut sommet de l’Etat, pour éviter la discordance entre les ambitions affichées par le gouvernement et les stratégies de régulation guidées par une logique purement budgétaire.
  • Les industriels pharmaceutiques envisagent d’abandonner la production de près de 700 médicaments, incluant des MITM
  • Le Leem ne reconnait pas ces chiffres et questionne la source du Sénat.
  • Le Leem préconise de sécuriser en priorité les MITM dans la lutte contre les pénuries de médicaments.
  • Les prises de parole du Leem sur les risques de pénuries ont justement pour but d’alerter les pouvoirs publics afin d’éviter au maximum d’arrêter la production de médicaments.

Le Leem dénonce ces propos susceptibles d’abîmer auprès des patients l’image d’un secteur mobilisé au service de la santé.

Et rappelle que les entreprises du médicament ont proposé le 11 mai 2023 un nouveau plan d’actions concrètes pour contribuer à la lutte contre les pénuries et garantir l’accès aux médicaments en France.

Face à ce problème de société de la plus haute importance, les entreprises luttent avec les pouvoirs publics : ne nous trompons pas de combat.